Épidémie du virus Nipah : Ce que les scientifiques savent jusqu’à présent

Total Views : 2626
Zoom In Zoom Out Read Later Print


Une épidémie du virus Nipah, transmis par les chauves-souris, sévit actuellement dans l'État du Kerala, dans le sud de l'Inde. Depuis fin août, six personnes ont été infectées, dont deux sont décédées. Plus de 700 personnes, y compris des professionnels de la santé, ont été testées pour l'infection au cours de la dernière semaine. Les autorités de l'État ont fermé certaines écoles, bureaux et réseaux de transports publics.

Il s'agit de la quatrième épidémie de Nipah à toucher le Kerala en cinq ans, et bien que ces épidémies aient tendance à se limiter à une zone géographique relativement restreinte, elles peuvent être mortelles. Certains scientifiques s'inquiètent du risque d'une propagation accrue entre les humains, ce qui pourrait rendre le virus plus contagieux. Le virus Nipah a un taux de mortalité compris entre 40 % et 75 % selon la souche, et il peut provoquer de la fièvre, des vomissements, des problèmes respiratoires et des inflammations cérébrales.

Bien que le virus soit principalement porté par les chauves-souris frugivores, il peut également infecter des animaux domestiques tels que les porcs, ainsi que les humains. Il se propage par contact avec les fluides corporels d'animaux ou de personnes infectées. Il n'existe actuellement aucun vaccin ni traitement approuvé, mais des chercheurs travaillent sur des candidats.

Depuis sa découverte, il y a plus de deux décennies, le virus Nipah a provoqué plusieurs épidémies, notamment en Malaisie, à Singapour, au Bangladesh et en Inde. La souche qui circule actuellement en Inde et au Bangladesh est différente de celle qui est apparue en Malaisie. Contrairement à la souche malaisienne, qui se transmettait principalement des animaux aux humains, la souche actuelle peut se propager directement entre les personnes et est beaucoup plus mortelle.

Bien que le virus ait le potentiel de tuer, il ne se propage pas aussi facilement entre les humains que d'autres infections transmises par les animaux, ce qui le rend moins susceptible de se propager au-delà des frontières d'un pays. De plus, son taux de mortalité élevé limite sa capacité à se propager rapidement au sein des populations. Cependant, les scientifiques restent vigilants, car une mutation du virus pourrait potentiellement le rendre plus contagieux.

Pour prévenir de futures épidémies de Nipah et d'autres virus transmis par les chauves-souris, il est essentiel de développer de meilleures méthodes de gestion de la faune vivant à proximité des communautés. Des études sur le virus Hendra, un autre pathogène transmis par les chauves-souris étroitement lié au Nipah, suggèrent que les chauves-souris infectées excrètent davantage de particules virales lorsqu'elles sont stressées, ce qui augmente le risque de transmission à des animaux domestiques, puis à des humains. Une approche visant à restaurer les zones forestières pour améliorer l'habitat des chauves-souris pourrait contribuer à prévenir de futures épidémies en leur fournissant une source alimentaire fiable et en réduisant les risques de transmission.

Une autre manière de réduire le risque de propagation de maladies transmises par les chauves-souris aux humains est de planter davantage d'arbres produisant des fruits appréciés par les chauves-souris, mais non-comestibles pour les humains. Cela pourrait aider à empêcher les chauves-souris infectées de contaminer les denrées alimentaires. Il est donc essentiel d'apprendre à cohabiter en toute sécurité avec les chauves-souris pour réduire ces risques potentiels.

Source : nature.com

#Virus#Nipah#Inde#DeuxDécès 

See More

Latest Videos